lundi 11 octobre 2010

Bar à Tahiti

Mon père a passé son service militaire sur un atoll près de Tahiti dans les années 60. Sur une île perdue où il n’y avait rien à part la base militaire et une piste d’avion à construire, il était barman du mess des officiers. J’ai décidé de lui offir en cadeau pour Noël une petite boïte playmobil sur le sujet.
J’ai d’abord fait mon père lui-même en short, chemise aux manches retroussées et coiffé d’un chapeau assez cool dont on peut rabattre les côtés et qu’il a ramené de là-bas.
J’ai ensuite fait quatre clients pour son bar. Tout d’abord un pilote de l’Escadron Noir. Cet escadron apparemment prestigieux dont les pilotes intégralement vêtus en noir se la pêtaient plutôt grave avec leurs Ray-Bans, effectuait des vols expérimentaux au raz des nuages de bombes atomiques que l’Etat français faisait gentiment péter dans le coin.
J’ai ensuite fait un plongeur avec palmes. L’un des rares loisirs sur l’île était d’aller pêcher le homard aux alentours. Il lui faudrait un tuba et des lunettes.
Le trosième client du bar de mon papa est un légionnaire. La Légion Etrangère assurait la protection de la base. Ces gars-là étaient apparemment pas mal barrés, passant leur temps libre à se battre entre eux, à se saouler la gueule et occasionnellement jouer à la roulette russe. Mon légionnaire a donc le traditionnel képi blanc et se pointe un pistolet sur la tempe pour illustrer son caractère légèrement instable et suicidaire.
Le quatrième client est paranoïaque du fait des essais atomiques qui ont lieu à proximité. Il est habillé plutôt relâché mais porte en permanence un masque à gaz.
Ne me reste plus qu’à trouver de quoi fabriquer le bar. Je vais me mettre à la recherche de deux bidons et d’une porte pour faire le comptoir improvisé et un toit en feuille de coco. Je rajouterai à l’occasion une vahiné pour tenir compagnie à cette assemblée désespérément masculine.

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